Karaté 2024

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Le Comité d’Organisation des Jeux Olympiques (COJO) de Paris 2024 a reçu ce mercredi 6 mars 2019 à 11h, le Président et le Secrétaire Général de la Fédération Mondiale de Karaté (WKF), Messieurs Antonio Espinos et Toshi Nagura, ainsi que le Président de la Fédération Française de Karaté, M. Francis Didier. Le COJO était pour sa part représenté par son Président, M. Tony Estanguet, par M. Etienne Thobois, le Directeur Général, par M. Jean-Philippe Gatien, le Directeur des Sports et Mme Aurélie Merle, la Directrice des sports adjointe.

Voici les réactions des présidents de la fédération française et de la fédération mondiale à la suite de cet entretien qui a duré plus d’une heure.

Antonio Espinos, Président de la WKF :

« Nous sommes venus à Paris avec l’objectif que le COJO reconsidère sa position par rapport à leur choix de ne proposer que quatre disciplines additionnelles. Nous avons également demandé au COJO d’assurer toute la transparence nécessaire par rapport à ce dossier, pour que nous soient livrés des arguments clairs et objectifs expliquant la sélection des sports. Au bout du compte, nous ressortons de cet entretien sans qu’aucun critère ou raison valable ne nous ait été présenté. Nous nous donnons donc quelques jours de réflexion, pendant lesquels nous allons consulter des experts, et nous lancerons un plan d’action avec un seul et unique objectif : intégrer le karaté à Paris en 2024. Tous les recours possibles seront lancés à partir du moment où ils serviront notre objectif. Nous avons défendu notre famille et nos athlètes avec fermeté et dans cette optique nous sommes satisfaits de cet entretien puisqu’il va nous permettre de démarrer nos actions. Une chose est certaine, nous n’allons rien lâcher »

Francis Didier, Président de la FFK : 

« La position de la FFK est de mettre tout en œuvre, aux côtés de la WKF, pour que le karaté soit présent aux Jeux Olympiques à Paris en 2024. La proposition faite par le COJO va à l’encontre du respect des athlètes, de notre famille de pratiquants … du bon sens tout simplement. Comment peut-on dire à nos sportifs, avant même qu’ils aient pu faire leurs preuves à Tokyo en 2020, qu’ils ne seront pas à Paris en 2024 ? Allez expliquer à Steven Da Costa, notre champion du Monde, à Gwendoline Philippe et Alizée Agier toutes deux « Grand Winner 2018 », et à tous nos espoirs, qu’ils ne pourront pas représenter leur discipline à Paris, devant leur public … avant même qu’ils aient pu goûter à ce premier rêve olympique. Mettons-nous à leur place, mettez-vous à leur place … le timing de cette prise de décision va à l’encontre du bon sens et c’est ce pourquoi nous irons jusqu’au bout. Les athlètes ont le sentiment d’avoir été humiliés. J’invite d’ailleurs les athlètes, de toutes les disciplines olympiques à se mettre à la place de nos jeunes karatékas. Comment réagiraient-ils ? Comment réagirait leur fédération nationale ?

Nous avons également abordé avec les dirigeants du COJO leur stratégie par rapport aux médailles et à la performance des français pour ces Jeux Olympiques à domicile. En effet, le karaté tricolore se porte très bien à l’international. Nous sommes un pourvoyeur important de médailles pour la France puisque historiquement, nous nous classons au premier rang européen et au second rang mondial. Il nous a été clairement dit que ce n’était pas un argument. Nous prenons donc bonne note que le gain des médailles n’est plus un objectif prioritaire. A priori, ils souhaitent des disciplines urbaines. Si cela avait était un critère affiché au départ nous nous serions adaptés en proposant des solutions … mettre des tatamis sous la Tour Eiffel c’est possible, c’est urbain !  

Je tiens à rappeler que le karaté est une discipline qui plait aux jeunes (120 000 licenciés), qui est présente sur l’ensemble du territoire avec nos 5 000 clubs et qui se pratique en loisirs mais aussi en compétition. Le karaté c’est le respect, le courage, la politesse, le contrôle de soi … tant de valeurs éducatives qui portent notre pratique et qui font de ce sport l’un des plus pratiqués chez les jeunes en France. Nous allons continuer à nous battre pour que le karaté soit présent à Paris, pour nos athlètes et pour toutes les valeurs inhérentes à notre pratique. «