May-li Picard, de Nice à son rêve à Tokyo
Une karatéka azuréenne joue sa place aux JO de Tokyo
Le karaté discipline olympique pour la 1ere… et dernière fois ?
Une occasion unique parce que le karaté devient pour la première fois discipline olympique l’été prochain, avant de disparaître, déjà, de l’édition 2024 à Paris, remplacé par des disciplines comme le Break Dance. Une décision qui a beaucoup de mal à passer pour Dominique Perronnet, la présidente du comité départemental de karaté des Alpes-Maritimes, qui compte 7.500 licenciés.
« Cette absence du karaté aux JO est ressenti par l’ensemble du monde du karaté comme une injustice. On représente beaucoup de licenciés. Je pense que ça s’explique par le manque de médiatisation de notre discipline, et on est sûrement en partie responsable. »
Pas de temps à perdre donc pour May-Li Picard, en pleine progression depuis son retour à la compétition en 2017 après une vilaine blessure au genou. 192e mondiale il y a 2 ans, elle est aujourd’hui 51e. Encore trop loin des quatre premières places directement qualificatives pour les Jeux. Elle doit donc gagner le droit de participer au tournoi qualificatif de Paris (TQO) au mois de mai prochain dans sa catégorie de -50 kg. Pour ça, il faut accumuler les performances dans les prochains tournois.
Celui de Madrid à partir de jeudi et jusqu’à dimanche. Il y aura aussi Dubaï (Émirats arabes unis) ou Salzbourg (Autriche). Encore faut-il pouvoir y aller, puisque c’est son club qui prend en charge les frais. Mais avec une note qui grimpe à plus de 5.000 euros pour l’ensemble de ces tournois, ça coince. « Mon club n’a pas les moyens de me payer tous ces voyages. Moi je me donne du mal à l’entraînement. Du coup toutes les aides sont les bienvenues. »
Entraînement tous les matins à 6h avant d’aller travailler à l’hôpital Pasteur
Pas de quoi entamer son moral, ni sa passion pour cette discipline qu’elle a démarré à quatre ans, dans le Var, là où elle a grandi avec ses parents, avant de rejoindre le club de l’ASBTP Nice à 14 ans. « C’est mon père qui m’a inscrite au karaté. J’ai tout de suite adorée cette discipline très complète, de percussion, où on apprend le respect et la discipline. Je pense que le karaté peut amener beaucoup dans la vie personnelle. »
Allier le karaté et la vie personnelle et professionnelle, c’est justement le défi de May-Li, infirmière depuis un an à l’hôpital Pasteur de Nice. « Je m’entraîne tous les matins à 6h avant le travail puis le soir après mon service. J’ai mes compétitions le week-end. C’est un défi quotidien. » Et même si elle n’accroche pas son billet pour les JO, May-Li continuera de travailler dur pour devenir la numéro un française de sa catégorie…