Steven Da Costa, champion olympique de karaté !
Le Français Steven Da Costa, champion du monde et double champion d’Europe de karaté est devenu, à Tokyo, à vingt-quatre ans, le premier champion olympique de karaté combat.
Les médias japonais n’avaient d’yeux aujourd’hui que pour la première épreuve olympique de kata et l’opposition de leur championne Kiyou Shimizu à l’Espagnole Sandra Sanchez Jaime. Passion déçue pour le public nippon. Les deux techniciennes, qui se départageaient sur « Chatanyara Kushanku », ne réussissaient pas la même performance que dans la poule de classement – une égalité parfaite à 27,86. C’est l’Espagnole qui gardait au moment décisif son leadership mondial en terre japonaise avec un 28,06, meilleur note de la journée, qui laissait la Japonaise (27,88) à distance. Les supporters français étaient en revanche entièrement concentrés sur les phases finales des -67kg, avec Steven Da Costa en piste pour un titre olympique.
Malgré la défaite dans la matinée, il s’était montré fort, capable de surmonter les obstacles. Il allait lui falloir tous ses moyens contre le Kazakhstanais Darkhan Assadilov, dont on connaissait les forces, et notamment sa mobilité et ses coups de pied montant rapidement à la cible… Et voilà que le médaillé mondial 2018, avançait dans la distance et plaçait son coup de pied au corps ! Deux points à remonter pour Steven dans cette demi-finale, mais le Français ne se laissait pas le temps de douter. Quelques poignées de secondes plus tard, il attrapait l’appui avancé de son adversaire du bout du pied, le déséquilibrait magistralement et marquait les trois points, non sans avoir pris une ruade au visage au passage. Qu’importe le visage endolori, il menait, et n’allait pas laisser le petit Kazakhstanais revenir. Tournant, feintant et il finissait par planter un puissant coup de pied d’arrêt dans les toutes dernières secondes. Darkhan Assadilov assumait la défaite et saluait avec dignité avant même le gong final.
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Une arme absolue, mawashi au corps !
C’était peut-être le combat le plus difficile, il fallait ensuite réussir le plus important : la finale. Contre qui finalement ? Non pas le Jordanien Abdel Rahman Almasatfa. Le Turc Eray Samdan, un -60kg comme Assadilov, avait su le contrer en le serrant de près et en touchant par des frappes rapides au visage, non sans avoir été plusieurs fois à un cheveu de prendre l’un des ura-mawashi du remarquable technicien jordanien.
Champion d’Europe en titre, le Turc était un adversaire à redouter… et c’était encore une fois par une frappe de jambe au corps, l’arme absolue du jour pour lui, que Steven Da Costa, sans frémir, marquait deux points dans la première minute. Sûr de lui, sûr d’être celui qui allait écrire son nom en lettres d’or sur le fronton olympique, ici à Tokyo, dans la salle mythique du Budokan, il gérait tranquillement son avance et c’est à peine si le frisson passait dans le dos des supporters français. Autant pour tenir son adversaire en respect que pour finir en beauté, il concluait à une seconde de la fin sur un puissant ura-mawashi. Et c’était fait ! Double champion d’Europe et champion du monde, Steven Da Costa est désormais, à jamais peut-être, l’unique champion olympique masculin de l’histoire du karaté français.
Preuve qu’il fallait avant tout savoir maîtriser l’événement, c’est la médaille d’or du TQO parisien, la Bulgare Ivet Goranova, vingt-et-un ans, qui passait avec autorité à travers la compétition des -55kg féminines un peu à la surprise générale. Un exemple à suivre demain pour Leïla Heurtault, qui pourra s’appuyer sur la réussite de son camarade d’équipe.