Tokyo2021 / Jonathan Maruani : « Sur la finale, j’ai préféré Quintero »

L’international français et licencié du Budokan d’Orléans délivre son analyse sur le tournoi olympique. Jonathan Maruani revient sur la journée de vendredi qui a vu le sacre de l’Italien Busa, de la Serbe Prekovic et du Japonais Kiyuna. La Française Leïla Heurtault n’a pas franchi les poules. Il rend aussi hommage à Antonio Diaz.

 

Kata H : Ryo Kiyuna devant Quintero : chaud !

« Je vais certainement surprendre et j’en suis moi-même surpris mais, sur la finale, j’ai préféré Quintero. Je voyais tellement Kiyuna dans une autre dimension. Il lui a manqué un truc, même s’il a été intouchable lors des 1ers tours. Je ne dis pas qu’il aurait dû perdre mais l’Espagnol a été extraordinaire en finale ! Il m’a donné des frissons. Je ne me retranscris pas dans son Karaté mais son Suparinpei en finale était magnifique ! D’ailleurs, je l’ai regardé plusieurs fois. Il dégageait quelque chose. Le Japonais est aussi extraordinaire mais je n’ai pas été transporté.

Sinon, pour les médailles de bronze, il n’y a pas de surprise non plus. Entre le Turc Sofuoglu et le Coréen Park, il n’y a pas photo. Le Coréen reste assez brut de décoffrage de par ses qualités athlétiques qui sont, pour moi, surdimensionnées par rapport à ce qu’on demande en Karaté. Il déploie une explosivité et une puissance extraordinaire mais il y a beaucoup de tapés de kimono. Le Turc est beaucoup plus fluide, beaucoup plus propre, beaucoup plus net.

Quant à l’autre bronze, l’Américain Torres Gutierrez, il est solide ! Il a le niveau pour aller se taper avec les « vrais clients ». Il bat Diaz qui, pour moi, est la surprise de ce tournoi. Il a fait une belle compète, il a eu de belles notes. C’est sûr que ce n’était pas le Diaz de 2012 (champion du monde). Mais il était quand même là. Il fallait le faire, tenir depuis 23 ans au plus haut niveau. Je commençais le Karaté ! Respect !

 

-61 kg : Heurtault se rate, Prekovic sacrée

Je maîtrise moins. La Chinoise Yin était attendue. Son gabarit lui permet de faire la différence. La Serbe Prekovic est la championne du monde. Elle a l’habitude de la pression. Elle sait être là au bon moment. Elle l’a prouvée, dans un match intense. Elle est aussi championne olympique maintenant.

Quant à Leïla, je ne sais pas si elle était vraiment en capacité de s’exprimer sur ses 4 tours. Je ne l’ai pas senti… Je n’ai pas compris quand elle sort en souriant. Elle gagne contre la Turque qui fait 3e. Cela prouve qu’elle avait le niveau. Mais, sur ses trois 1ers combats, elle passe complètement à côté de sa compète. Cela arrive.

 

-75 kg : Busa bat Aghayev en finale !

« En fin du combat, Aghayev n’était pas bien. Il faut voir la projection qu’il met. On voyait qu’il était à bout. Busa, quand il mène, on sait très bien que c’est très difficile de le remonter. Sur 10 matchs, il a dû être remonté 1 fois (il rit). Sur les 17 dernières secondes, Aghayev est essoufflé, il est cuit. Cette finale était prévisible. Sur l’état de forme du jour, c’est tout à fait logique qu’ils se retrouvent tous les deux en finale. Busa gagne 1-0. Il ne lui a pas mis une taule. Ce dont il a besoin, c’est de mener, il a mené. Le combat était intense. Et, à la fin, c’est l’Italien qui gagne ».