Hygiène, parlons-en !

Francis DIDIER : « Il faut rester optimiste et vigilant, comme pour un combat » 

La distanciation sociale, ce n’est pas tellement dans la mentalité des sports de combat…
Nous avons heureusement le droit de pratiquer normalement, et sans masque sur le tapis. Les enjeux dont je parle ce sont ceux de l’hygiène que nous avons toujours connus, c’est-à-dire monter sur le tapis dans le respect des lieux et des partenaires avec une tenue lavée, des pieds propres, des mains propres, pas d’infection. Ce rappel fort, j’ai tendance à le considérer comme une bonne chose, et c’est ce que nous sommes censés mettre en place et préconiser depuis que nous avons ramené d’Orient les arts martiaux. En Asie, au Japon en particulier, l’hygiène est un enjeu social, il y a une dimension proprement spirituelle. Par exemple, ce fameux masque qui était inexistant chez nous, nous avons toujours vu les Japonais le porter, non pas pour se protéger eux-mêmes, mais pour protéger les autres. Une petite toux, je porte un masque.

Il y a du positif dans cette pandémie ?
Ne jouons pas sur les mots, mais dans les crises, il y a toujours quelque chose à considérer sous un angle positif. Nous revisitons un peu notre propre modèle et ce n’est pas un mal sur ce plan très précis. La dimension intrusive, trop désinvolte, cette façon qu’ont certains de serrer les mains à tout le monde s’en être à ce qu’ils font, sans voir s’ils dérangent, et sans se poser la question de leur hygiène, ce n’est pas très sain, pas très poli en fait, pas très « Budo ». La transmission virale chez nous est un fait de société. Avant le Covid, il y avait déjà des virus respiratoires, des bactéries, des champignons… L’hygiène, c’est de la civilisation. Alors, que nous en revenions avec un peu de concentration à nos fondamentaux, les ongles coupés et l’hygiène pour éviter toutes transmissions indésirables, oui, on peut dire que ce n’est pas un mal. La prophylaxie* a changé le monde.

* ensemble des mesures à prendre pour prévenir les maladies

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