Budo

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BUDO

Les budō (武道?) sont les arts martiaux japonais apparus entre le milieu du XIXe siècle et le milieu du XXe siècle. En japonais, bu (武?) signifie « guerre » et (道?) signifie « voie » (en chinois : dao ou tao, cf. le taoïsme). Les budō les plus connus en Occident sont le karaté-do, le judo, l’aïkido et le kendo. Ce sont les héritiers des techniques guerrières médiévales, les bujutsu (c’est-à-dire le jūjutsu, l’aikijūjutsu, le kenjutsu, etc.). Le pratiquant d’un budō est appelé Budoka.

Le kanji bu désigne la guerre. Il est composé de deux parties signifiants « lance » et « arrêter », et est donc souvent interprété par « arrêter la lance » (bien que nombre d’experts ne soient pas d’accord à ce sujet[réf. souhaitée]). Si le terme français « art martial » se comprend comme « art guerrier », le terme budō peut se comprendre originellement comme « la voie pour arrêter la lance[1], interrompre l’agression », donc un art de défense[2].

Le concept le plus difficile à saisir pour un Européen est sans doute celui de « vide » (le vide est un des cinq éléments de la tradition japonaise). La vacuité dans les budō peut se vulgariser par les notions suivantes :

  • non-pensée : ne pas se troubler l’esprit pour ne pas déformer sa perception du monde, oublier la peur pour combattre efficacement. L’esprit est similaire à un lac reflétant le ciel, s’il est agité (par les émotions), il déforme l’image perçue (d’où l’expression mizu no kokoro, le « cœur semblable à l’eau »). Le combattant qui a un but, celui de frapper son adversaire, restreint sa liberté ; à l’inverse, celui qui n’a pas de but, et notamment celui qui ne veut pas nuire, est libre d’agir à sa guise, il est donc vainqueur ; c’est un autre sens de la non-pensée ;
  • non-action (équivalent du wei wu wei, « agir sans agir », des arts martiaux chinois) : ne pas s’opposer à l’attaque mais la guider, percevoir l’intention de l’adversaire sans laisser paraître ses propres intentions ; ainsi, l’attaque est maîtrisée au moment même où l’adversaire la formule dans son esprit, l’action se termine avant d’avoir commencé ;
  • non-être : agir non pas en opposition avec l’adversaire et l’environnement, mais au contraire en s’unissant à eux, c’est-à-dire ne pas s’opposer à l’attaque mais la guider, et prendre en compte les contraintes de l’environnement ; d’un point de vue mystique, on ne peut vaincre l’univers ni se vaincre soi-même ! Mais en s’unissant à l’adversaire et à l’univers, on perd son identité (non-être) ;
  • le vide est une métaphore de l’esprit, car comme lui, il est immatériel, insaisissable ; « frapper le vide » signifie donc frapper l’esprit. Prenons par exemple le cas d’une coupe de sabre qui s’effectuerait non pas sur l’adversaire, mais devant lui. Cette coupe provoque un réflexe de recul, un effroi, le sabre a donc frappé le vide au sens propre (fendu l’air) comme au sens figuré (intimidation). C’est un des sens de l’expression « sabre instrument de vie » (par opposition à l’instrument de mort) ;