Steven DA COSTA, 1er athlète français qualifié pour les JO de Tokyo !

Sortez la calculette ! Avec plus de trois mille points d’avance sur le dernier qualifiable à l’issue de sa victoire au Karate 1 Premier League de Dubaï ce dimanche, Steven Da Costa (-67kg) est le premier karatéka français officiellement qualifié pour les Jeux de Tokyo. Historique.

Steven Da Costa prouve à chaque sortie qu’il est un (jeune) homme de grands rendez-vous. Quand l’intensité s’élève et tétanise parfois, quand la concurrence est de plus en plus forte, quand l’enjeu n’a d’égal que la fatigue accumulée – une donnée qu’il faudra analyser pour ceux qui lutteront jusqu’au bout afin d’aller au Japon, lui sort des combats de très (très) haut niveau à coup de ura-mawashi qui assomment les espoirs des adversaires.

Bilan : l’or dimanche à Dubaï, 990 points de plus qui lui permettent d’afficher ce matin 8940 au compteur et le placent deuxième à la standing olympique. Après, notamment, des victoires décisives dans le sprint final à Paris, Dubaï (déjà), Moscou, un titre européen et une finale à Madrid en 2019, une nouvelle médaille d’or au Premier League de Paris fin janvier – sa troisième d’affilée – avec une autorité incroyable et cette finale magnifique aux Émirats, le champion du monde français de vingt-trois ans plane sur sa catégorie. Mieux, avec ces trois mille points d’avance dans la course à la qualification sur l’Égyptien Ali Elsawy, à ce jour sixième à la standing et troisième -67kg (seuls les deux premiers n’ont pas à passer par le TQO), et seulement trois compétitions encore à disputer (Premier League de Salzbourg dans quinze jours, celui de Rabat le week-end du 13-14-15 mars et les championnats d’Europe), cette fois, c’est sûr, il verra Tokyo !

« C’est difficile de réaliser que cette qualification est acquise, les sentiments sont confus, explique le champion du monde en titre. C’est comme s’il manquait quelque chose, mais ça va s’imposer à moi dans les prochains jours (sourire). Ce que j’apprécie aujourd’hui, c’est la régularité des résultats, les progrès que j’ai faits sur le plan mental pour aller chercher les médailles tout au long de ce parcours alors que je n’étais pas toujours très bien le jour des compétitions. C’est ce qu’on appelle l’expérience sans doute, mais aussi une meilleure gestion dont je n’étais pas encore capable il y a quelques mois. Je crois que l’orgueil, l’envie, l’exemplarité de certains combattants comme Rafael Aghayev par exemple, m’ont permis de passer ce cap. Jeune, je gagnais déjà, j’ai été champion d’Europe, puis champion du monde, mais ce qui compte, c’est de durer dans le temps, c’est la régularité qui fait un champion. J’ai envie d’être reconnu comme l’un de ceux-là, de marquer le truc (sic). Je suis fier de nous aussi, les Da Costa, avec des podiums pour Jessie et Logan en Premier League, un niveau mondial à chaque fois. Ça parle ! » Un palmarès personnel auquel il s’est donné le droit d’ajouter une ligne olympique dans un peu moins de six mois. « C’est l’objectif, parce que nous avons eu ce passage obligé par les Premier League, mais ce qui compte, ce sont les titres, c’est ce que l’on retient à la fin. »

La suite ? Elle devrait être annoncée par la Direction technique nationale dans les prochains jours. « Nous allons étudier le programme à venir de Steven, qui va tenir compte de la fatigue accumulée, mais aussi du fait que le tournoi olympique se déroule sous forme de poules et qu’il y aura des têtes de série », explique Yann Baillon, directeur des équipes de France. Puis ce sera la dernière ligne droite jusqu’au Nippon Budokan de Tokyo, le 6 août. Cette fois, la date est cochée.

Olivier Remy / Sen No Sen
Photo : KPhotos
Article Est Républicain du 19-02-2020
ER 19-02-2020