La ligue de Bretagne organise le samedi 30 mars à Plouagat, un rassemblement à destination des Karatékas seniors. Cet évènement sera animé par Bernard Paugam, responsable régional du Karaté senior en Bretagne.
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Bernard, peux-tu présenter pour ceux qui ne te connaissent pas ?
J’ai 67 ans, je suis marié, père de 2 enfants et grand père de 2 petits enfants ! Je suis 7ème dan, diplômé d’état et pratique le karaté depuis plus de 50 ans. J’ai travaillé 42 années dans un groupe industriel français chargé de la construction et de l’entretien des navires de guerre de la Marine Nationale (bateaux de surface et sous-marins). J’y ai étais ouvrier chaudronnier, technicien préparateur en logistique, formateurs, référent et Expert dans les systèmes d’Information des Sous-Marins Nucléaires Lanceurs d’Engins.
J’ai toujours pratiqué le Karaté avec passion, avec le même état d’esprit que dans ma vie professionnelle, en harmonie avec ma vie personnelle et ma famille. Cette discipline m’a fait rencontrer des experts, des dirigeants et des pratiquants exemplaires issus de divers horizons ; elle a aussi été un support pour m’aider à faire face aux problèmes de la vie. Elle m’a appris à manager des équipes, à m’organiser, à motiver et soutenir les gens, à les encourager et à les respecter.
J’ai pratiqué et enseigné le Karaté dans plusieurs styles :
- Tout d’abord le Wado-Ryu (de 1974 à 1980) avec comme professeur Bruno AOUSTIN, au CONQUET (pointe de Bretagne) ;
- De 1980 à 1990, mon professeur, Claude LEDIEU m’a fait découvrir Senseï OHSHIMA avec lequel j’ai effectué beaucoup de stages dans toute la France ;
- En 1992 je rencontre Yves LEDY qui m’a enseigné le style Shotokan. Lors de cours particuliers dans son dojo, il m’a appris le perfectionnement des techniques, les 26 kata shotokan, la rigueur et le travail de fond du Karaté-Do ;
- En 2002, le Comité départemental du Finistère me demande d’organiser un stage avec Jean Pierre LAVORATO. Depuis, mon senseï est uniquement Jean Pierre LAVORATO, 10ème dan, expert fédéral. Avec lui, j’ai retrouvé des sensations vécues dans mon parcours antérieur de karatéka, mais avec une dimension supérieure : le sens du combat, l’efficacité ; le travail du mental, ne jamais lâcher et les détails techniques, la recherche de la perfection, les changements d’axe …
En février 2024, j’ai passé le cap des 50 années de pratique et 50 licences à la FFK (dont 47 ans d’enseignement). Avec un Diplôme d’Etat (DEJEPS), je suis professeur au Karaté-Do Club de Lesneven qui compte plus de 150 licenciés.
J’ai effectué plusieurs voyages au Japon pour pratiquer notamment avec les senseï NAKA, IMURA, OKUMA, HIGA…
Tu as lancé il y a quelques années une section Karaté senior à Lesneven, peux-tu nous expliquer pourquoi ?
Selon l’Insee, la forte croissance du nombre de seniors modifierait fortement la composition de la population bretonne dans les prochaines années. Le poids du nombre de seniors bretons augmenterait ainsi fortement.
Je remarquais que, dans les clubs bretons de karaté, on voyait de plus en plus d’anciens, pratiquant avec les plus jeunes. Cela m’a interpellé. Aussi, je me décidais de créer une section spécifique dédiée aux seniors. En effet, commencer à pratiquer le karaté aujourd’hui à un âge avancé me paraît être concevable dans la mesure où l’enseignant est motivé, qualifié et possède suffisamment d’expérience dans la pratique du Karaté-Do.
Début septembre 2014, après un simple article de presse, je me lançais avec un cours tous les lundis matin. Un mois plus tard, ils étaient 36 sur le tatami dont 1/3 de femmes. Il y avait des non sportifs, des anciens karatékas et des personnes issues d’autres sports.
Quel bilan fais-tu de ces 10 années ?
Aujourd’hui (début 2024), au KC LESNEVEN ils sont près de 60 karatékas motivés, assidus, déterminés (dont 18 femmes). Plus de la moitié du groupe possède la ceinture noire 1er, 2ème, 3ème et 4ème dan, car certains nous ont rejoint au fil des années.
Je suis très satisfait et ne regrette pas d’avoir créé ce groupe qui a dopé le club en effectif. En effet, le cours spécial « senior » qui a lieu tous les lundis matin durant deux heures est à chaque fois constitué de 40 à 50 personnes ». Les plus gradés participent également aux autres cours (non seniors).
Quels sont les bienfaits du Karaté pour ce public senior ?
Après discussion au fil des années et témoignages de plusieurs karatékas femmes et hommes du groupe ayant plusieurs années de pratique maintenant, il en ressort beaucoup de bénéfices dans la mesure où l’on a une pratique régulière, assidue et faite de manière évolutive et adaptée :
- Entretien de la mémoire ;
- Évacuation du stress quotidien ;
- Renfort de la proprioception et de la confiance en soi ;
- Lutte contre la sédentarité ;
- Amélioration de la souplesse articulaire ;
- Amélioration globale de la condition physique ;
- Amélioration de la concentration, et du sommeil ;
- Développement de la coordination des mouvements, de la motricité et des réflexes permettant de renforcer le maintien, l’équilibre et la réactivité face aux événements externes (prévention des chutes) ;
- Renforcement musculaire progressif par l’exécution de techniques de bras et de jambes pour la préservation du tonus et de la masse musculaire ;
- Amélioration de la santé pour ceux ayant des pathologies articulaires, cérébrales, pulmonaires ou articulaires ou d’autres problèmes (diabète, obésité, … ).
Quel est le programme du rassemblement du 30 mars ?
Un cours de 2 heures pour les Karatékas déjà licenciés de tous niveaux et styles. Ce cours est surtout un rassemblement breton de seniors licenciés. Il sera suivi par une discussion d’une demi-heure où je serai à l’écoute et je répondrai suivant mon expérience dans le domaine. Un buffet sera également proposé aux participants.
Les professeurs et dirigeants de club et présidents sont conviés pour pouvoir échanger à l’occasion de ce rassemblement et pourquoi pas les encourager à créer des sections au sein de leurs clubs !
Je ne peux que conseiller les clubs à se lancer dans l’aventure. Je me tiens à disposition pour aider, motiver et conseiller les clubs intéressés.
