Alain Beslay : « le Karaté Défense Training, une méthode dynamique »
Militaire de carrière, Alain Beslay s’est lancé dans le karaté à l’âge de 45 ans, pour suivre ses enfants qui pratiquaient cet art martial. Après plusieurs années de pratique et un troisième Dan en poche, il est devenu professeur en « Karaté Défense Training » dans le club de Muzillac. Témoignage.
« Comme tout le monde j’ai débuté avec une ceinture blanche, j’avais 45 ans et je venais de terminer ma carrière de militaire » débute Alain Beslay. Ce militaire de profession qui a notamment pratiqué le Close Combat, avait aussi essayé le judo dans ses jeunes années, « mais ce n’était pas pour moi ». A l’époque, Alain est un gymnaste accompli. « J’ai participé à quelques championnats de France. Je faisais de la gym au sol, des barres parallèles mais aussi du cheval d’arçon. »
Apprendre les bases à 45 ans
Pourquoi le karaté ? Pourquoi à 45 ans ? « Tout simplement car mes enfants s’y sont mis, ont aimé et j’ai suivi (sourire). L’objectif était pour moi de retrouver une activité physique à l’issue de ma carrière professionnelle. Commencer à 45 ans, cela peut paraitre tardif mais grâce à cette activité j’ai retrouvé de la souplesse, du cardio … et du plaisir aussi, tout simplement. »
« J’étais dans un groupe de débutants comme moi mais la différence c’est qu’il y avait pas mal de jeunes. J’ai raccroché le peloton au fur et à mesure. Certains sont plus aguerris que d’autres et on profite ainsi de leur savoir. On avance, on évolue … c’est ce qui est intéressant dans les arts martiaux. »
Du Karaté Shotokan, il est ensuite passé au Karaté Défense Training (KDT), « moins codifié et plus direct au niveau de la méthode et à vrai dire cela me convenait bien. C’est ce que je recherchais même si les bases acquises en shotokan m’ont bien servies dans mon apprentissage. Le Karaté Défense Training c’est la liaison entre pas mal d’arts martiaux. On est sur de la percussion pour porter des coups et savoir se défendre. J’ai beaucoup appris à travers les stages dans diverses disciplines et aussi grâce aux supports pédagogiques mis en place par la Fédération à l’époque ».
Alors que selon lui aucune qualité particulière n’est requise pour débuter le Karaté Défense Training, Alain Beslay voit la discipline comme une solution pour se « redonner confiance en soi tout en apprenant à se défendre. Selon moi, il ne faut pas forcément de grandes qualités physiques pour débuter en KDT. Certaines personnes quand elles arrivent n’ont aucun cardio, mais au fur et à mesure cela revient. Elles débutent à la hauteur de leurs possibilités et à force de pratiquer, ces personnes gagnent en intensité, en souplesse et en confiance. Ceux qui viennent au karaté défense training n’ont pas besoin d’avoir fait un sport de combat auparavant et c’est ce qui fait aussi la force de cette pratique. On entre directement dans l’activité. C’est ce qui est demandé par de nombreux pratiquants. »
Adapté aussi aux jeunes
Dans la structure où il encadre, la section arts martiaux / sports de combat est divisée en trois pôles géographiques : Muzillac, Surzur et la Trinité-Surzur, avec plusieurs disciplines proposées : le karaté traditionnel, le karaté défense training, le karaté contact, le tai chi et l’aïkido. « L’une des forces du club c’est que les licenciés peuvent passer d’une activité à l’autre au cours de l’année … et à notre époque c’est important »
Le KDT a d’ailleurs été plébiscité par les licenciés lors du confinement puisque le club mettait en place des cours en ligne dans cette pratique. Le contexte est pourtant difficile. « Nous sommes une discipline avec un public majoritairement composé d’adultes et nous sommes donc bloqués en ce moment avec la situation sanitaire. Les mineurs peuvent pratiquer à condition que les salles soient ouvertes (entretien réalisé avant les annonces ministérielles du 14 janvier). »
Le plus jeune des licenciés d’Alain Beslay à 14 ans. « Les jeunes qui pratiquent le KDT c’est pour avant-tout prendre confiance en eux. Le fait de ne pas savoir se défendre, peut entrainer une perte de confiance en soi. Après je pense que la discipline est adaptée aux adolescents. Il n’y a pas de compétition, les week-ends sont donc libres et à cet âge là, on sait que c’est important. Mes enfants ont longtemps fait de la compétition. Nous étions partis à droite et à gauche tous les week-ends … c’est très prenant à force. Le fait de rentrer directement dans la pratique est aussi un atout pour tous les jeunes qui veulent s’essayer. »
Titulaire du DIF depuis 2010, Alain Beslay met en avant le côté ludique de la pratique : « On porte des mitaines, pas de gants hein, car il faut pouvoir saisir. On frappe dans des cibles, dans des paos … on se dépense bien ! Ça envoie le Karaté Défense, mais au début chacun fait cela à son rythme, travaille à la hauteur de ses moyens. »
Dans ses cours, on travaille en quatre temps : un échauffement pour faire monter le cardio, du travail en ligne pour savoir techniquement bien frapper, et se positionner, puis on passe à de l’application sur des paos et généralement la séance se termine avec une phase de travail en condition, avec adversaire. « Ce qui est intéressant c’est qu’à l’instar du karaté, la Fédération a mis également en place des passages de grades, pour évoluer dans la pratique. Tout est bien cadré et réglementé. Bernard Bilicki est d’ailleurs venu plusieurs fois dans le Morbihan pour expliquer tout cela. »
« Pour moi, le KDT c’est un apprentissage accéléré des sports de combat, où l’on travaille sur la confiance en soi, le bien-être et où on améliore sa condition physique et mentale. Par contre, attention, nous ne sommes pas là pour appréhender ou interpeller des gens, des professionnels dont c’est le métier sont formés pour cela. C’est en tout cas la philosophie au sein de notre club. »
Maxime Rannou / Freelance Communication Sport