Avec Roland Lebrun, pas de langue de bois. C’est direct et honnête. Alors on vous propose pour ce nouvel entretien, un article sous forme de témoignage où il nous raconte son itinéraire de karatéka au rythme des régions traversées et des différents rôles occupés.
« Je suis né en 45, juste après la guerre. J’ai passé ma jeunesse dans le limousin à Saint-Junien à coté de Limoges. J’étais un fou de sport. J’essayais tout ce que je pouvais. Du rugby, du ping-pong que je faisais chez les communistes puis je passais chez les curés pour faire de la gymnastique (rires) ! J’ai voulu faire du judo et du Tennis aussi car il y avait des clubs dans la ville mais à l’époque ce n’était pas pour des gens de mon milieu. Seuls les pharmaciens, les notaires pouvaient y accéder … Je n’allais que dans des sports où la pratique était gratuite. Je suis rentré dans le rugby à l’âge de 8 ans et j’ai arrêté cette discipline à mes 18 ans, suite à un accident de voiture. Nous habitions sur une terre de rugby et les valeurs de ce sport me plaisaient bien. A 19 ans je suis parti à l’armée, j’ai fait mon service militaire sur 16 mois … et j’ai eu la chance de ne pas partir en Algérie. J’ai mené ma petite vie et je me suis marié mais ça n’a pas fonctionné et je suis finalement parti dans le Doubs, à Bethoncourt précisément, à l’âge de 29 ans. »
Le Doubs comme point de départ
« C’est là-bas que j’ai débuté le karaté. Cette discipline était pratiquée dans le foyer où je vivais. On logeait au dessus de la salle de karaté. Le professeur était Marcel Cornuel. Il dirigeait un gros club dans cette Ligue de Franche-Comté. C’était un élève de Maître Kasé. Je suis resté deux ans là-bas puis je suis parti sur Paris en 1976. J’étais ceinture bleue à l’époque. J’ai vécu près de 30 ans en région parisienne, 27 pour être exact. Pendant cette période, j’ai fait beaucoup de stages, occupé différentes fonctions au sein de la Ligue de Paris à travers des commissions … et j’ai également bien évolué au niveau des grades : Ceinture Noire en 78, 2ème Dan en 1989 (ndlr. je suis resté 11 ans avec mon premier Dan et c’est parti du moment où je suis devenu professeur que j’ai eu cette envie de passer mes dans), 3ème Dan en 1994, 4ème Dan, quatre années plus tard et enfin le 5ème en janvier 2003.
A partir du moment où j’ai obtenu ma ceinture noire, j’ai pris les rênes du club qui s’appelait l’ASVO, dans le 20ème arrondissement. J’ai également enseigné à Meaux à l’AKS, de 1998 à 2003. J’ai fait les écoles des cadres de l’INSEP et de Montry ainsi que tous les stages nationaux de professeur à l’INSEP de 1997 à 2001. A côté de cela, j’ai passé mes diplôme d’arbitrage : Arbitre National Kumite et Juge National Kata. J’en ai donné du temps au karaté, mais j’aimais ça. »
2003, la Bretagne ça vous gagne
« Je suis arrivé en juin 2003 en Bretagne. Je venais dans la région depuis plusieurs années déjà pour les vacances et je me suis définitivement installé à Surzur au début des années 2000. J’ai ouvert le club de Surzur à la rentrée 2003 . C’était un projet que j’avais en arrivant dans le Morbihan. En 2012, je suis devenu responsable des grades du Morbihan, dans la continuité de ce que je faisais en région parisienne.
De septembre 2014 à 2018, j’étais aussi Karaté Club de Pluvigner car il n’y avait plus de professeur. J’ai donné un coup de main en tant que prof pour que le club ne ferme pas ses portes. Maintenant, je suis dans la structure des Arts Martiaux Sud Bretagne, une association regroupant trois clubs : Surzur, Muzillac et la Trinité-Surzur. Je suis entré en tant que Vice-Président et professeur de cette association avec mon ami Rémy Cabon (6ème Dan), qui en est devenu le Président.
En Bretagne, j’ai repris les passages de grades : 6ème en 2008 et 7ème en 2015. J’espère aller jusqu’au 8ème … ça devrait être en 2023, je l’espère ! »