Morgan Denoyelles, d’autodidacte à responsable national du Stroeven Combat System

Référent national du Stroeven Combat System (SCS), Morgan Denoyelles s’est construit une solide réputation dans le milieu des sports de combat sur le département depuis qu’il a ouvert son club en 2016.

Comment êtes-vous venu aux arts martiaux ? Après avoir pratiqué le hockey sur glace pendant plusieurs années durant mon adolescence, j’ai appris à aimer le contact et le combat ce qui m’a naturellement porté vers les arts martiaux et sports de combat. Ayant une adolescence agitée, j’ai décidé de me diriger vers un apprentissage plus axé sur les arts martiaux et les sports de combat pour me canaliser. J’ai commencé de façon totalement autodidacte sous l’influence de mon père en boxe et en manipulation d’armes : bâton et couteau façon kali.

Quel a été votre itinéraire ensuite ? A l’âge de 16 ans, n’ayant pas un avenir tracé à l’ENA, j’ai décidé de me changer les idées et de partir pour les îles Seychelles. C’est lors de ce voyage que j’ai fait la rencontre de ma future compagne qui deviendra et est toujours actuellement une pratiquante émérite en combat et en tir sportif. En vadrouillant dans le pays, j’ai rencontré Roland Raforme un boxeur poids lourd avec un joli palmarès (champion d’Afrique – de l’océan indien et à également demi-finaliste aux JO). Il m’a coaché pendant plus d’un 1 an. J’ai pu échanger avec des boxeurs locaux et faire d’autres rencontres avec des boxeurs cubains. De retour en France, j’ai décidé de pousser la porte d’un instructeur renommé en Pencak Silat à Vannes qui est Jean-Luc Gallo, instructeur Fisfo pour l’ouest de la France. Il m’a beaucoup influencé dans la pratique pragmatique, le goût de l’effort et les valeurs du combat qui sont les siennes. Parallèlement, j’allais voir à cette époque Alexandre Navaro, un instructeur KOP (Krav opérationnel et professionnel) avec qui j’ai décidé d’approfondir mon apprentissage en matière d’auto-défense mais également dans l’enseignement. Après quelques années, je suis devenu instructeur dans la discipline avec plusieurs spécialités : Instructeur 3ème dan civil – Bâton télescopique  – Tonfa – Forces de l’ordre. En parallèle, j’ai continué à me former en tir et en combat.

Parlez-nous du Stroeven Combat System (SCS). En 2012, j’ai fait la connaissance de Jacques Chopin qui était à cette date le responsable national du Stroeven Combat System et qui organisait beaucoup de stages sur Nantes et notamment avec Master Frans Stroeven. Ce maitre avait un système pragmatique et polyvalent de combat avec armes et mains nues … il m’a complètement conquis et m’a donné envie d’approfondir dans cette voie. Je suis devenu le successeur de Jacques Chopin en SCS. En tant que responsable national pour le style et 3 ème dan full instructor ce qui comprend le bâton – le couteau – le pangamot (boxe philippine).

Pouvez-vous nous expliquer le lien entre le Kali et le SCS ? Il existe de nombreux styles de Kali Arnis Eskrima, du fait de l’éparpillement géographique des îles philippines. Ces styles se sont développés aux sein des familles et des clans. Le SCS tire ses principes de ces modes de combat traditionnels, en particulier du Doce Pares créé dans les années 1930 de l’association de douze Maîtres d’armes et présidé pendant longtemps par la famille Canete, dont l’épouse de notre référent est membre. Frans Stroeven à remodelé le style pour une utilisation adaptée à l’époque moderne en y amenant l’esprit combatif particulier qu’ont les hollandais dans les arts martiaux. Malgré la diversité des nationalités regroupées au sein du SCS, nous avons en commun la rudesse et la combativité avec toujours la recherche de l’efficacité. Nous sommes une famille où le respect et la loyauté dominent.

Avez-vous testé d’autres arts martiaux ? Je pratique également la lutte et le JJB en tant qu’élève car je pars du principe que l’on est toujours l’élève de quelqu’un. Grâce à toutes ces disciplines, en tant qu’élève et enseignant, j’ai eu la chance de voyager et de faire de belles rencontres dans le monde des arts martiaux et des sports de combat, notamment en Belgique, Thaïlande, Hollande, USA, et bien sûr en France. Les rencontres et les échanges avec Fred Perrin, Michael Janich, Fred Mastro, Alvin Guinanao, Maul Mornie, ont été riches techniquement et humainement. Avec l’expérience et les savoirs acquis au gré des années j’ai pu me forger un outil et une réputation me permettant d’encadrer des formations pour les ministères de l’Interieur, de la Justice , de la Défense, et des professionnels de la sécurité privée, dans les sports de combats et le tir.

Présentez nous votre association. J’ai ouvert mon association ACD56 – Association Combat Défense 56 – qui est affiliée à la FFK, il y a 5 ans à Vannes. Je dispense 3 cours par semaine et le nombre d’adhérents varie en fonction des années mais nous sommes un petit groupe entre 30 et 50, toujours dans la bonne humeur et l’envie d’apprendre.  La moyenne d’âge est de 20 à 55 ans. Dans le cadre de l’association, j’organise régulièrement de nombreux stages couvrant toutes les pratiques et activités citées ci-dessus en collaboration avec Jacques Chopin, Jerome Ferré, Renato Bernardino, Yan Sulpice ou encore Karim Clemenceau. Je donne également des cours de Karaté Mix dans le club des Arts Martiaux du Golfe à Ploeren.