Après Villebon-sur-Yvette en 2022, Besançon accueillait cette année le championnat de France minimes de karaté. L’opportunité de conjuguer le sel de la compétition à la chaleur d’une ville qui n’avait encore jamais accueilli de championnat de France de karaté. Récit d’une première expérience fondatrice.
« C’était loin, mais c’était bien ! » Référence ou pas à citation de Jacques Chirac, Cyril Gouljiar porte le sourire en bandoulière et la bonne humeur chevillée au corps. Parce que sur ses six combattants en lice aux championnats de France minimes, trois ont décroché une médaille — dont une d’or, d’une part. Parce que pour la toute première compétition nationale accueillie sur son sol, l’organisation bisontine a conquis, aussi. « C’est presque un sans-faute. Entre l’atmosphère de feu et les bénévoles aussi nombreux que disponibles, nous sentions que cette compétition leur tenait à cœur », esquisse le professeur du Karaté Élite Argenteuil (Val-d’Oise). Certes, c’est peut-être plus arrangeant lorsqu’un championnat se déroule en région parisienne mais lorsque de tels investissements humains sont réalisés, il faut aussi savoir les valoriser. » Au Frontignan Karaté Club (Hérault), Gilles Nardone abonde : « entre Pont-à-Mousson il y a quinze jours et Reims le week-end prochain, Besançon ne constituait pas vraiment un répit, sourit le fondateur du club et entraîneur, avant de souligner l’excellent niveau du week-end. J’ai rarement observé une telle densité en minimes, particulièrement dans les catégories centrales. Cela offre de belles perspectives pour les générations à venir… le potentiel est là, il faut désormais le faire fructifier. » Professeur de Lily Bouvier depuis sept ans, l’homme connaît particulièrement le sujet. Après le triplé national l’année dernière, sa protégée prétendait au doublé Open Noris/championnat de France cette année. Un essai transformé dans la catégorie la plus dense de la compétition (quarante-sept participants). Place à la cour des grands, chez les cadets, dès l’année prochaine !
Terre de karaté
Assuré par les plus jeunes sur les cinq aires de combat, le spectacle tenait aussi de leurs aînés, en tribunes. Samedi comme dimanche, le Palais des Sports Ghani Yalouz a vibré au rythme des percussions, applaudissements et cris de joie. La cité bisontine attendait le rendez-vous depuis longtemps et ses nombreux amoureux du sport ont su le faire savoir. Jamais encore la ville n’avait accueilli d’échéance nationale de karaté, à l’exception des championnats de France universitaires de 2009. Famélique pour la cité des emblématiques Club Sauvegarde de Besançon et Ippon Karaté Shotokan. « Nous sommes une terre de karaté, se réjouit le président du comité départemental du Doubs, Patrick Garcia. Dès lors que nous avons évoqué la possibilité d’organiser un rendez-vous cette saison, chaque organe s’est coordonné pour offrir une belle fête du karaté à la ville et ses alentours. » À tout dire, de ses compétiteurs à ses bénévoles, en passant par Anne Vignot, maire de Besançon, le vice président du département du Doubs Ludovic Fagaut et jusqu’au conseiller régional Matthieu Guinebert, c’est toute la Bourgogne-Franche-Comté qui se mettait au diapason. « Cet événement constitue le fruit de plusieurs années de travail, synthétise Fodé Ndao. Cette génération 2009-2010 émergera lors des Jeux de la Jeunesse 2026 organisés à Dakar. Évidemment, étant d’origine sénégalaise cela m’enchante de participer d’une manière ou d’une autre à leur parcours de formation. Et lorsque tous les voyants sont au vert, cela ne donne qu’une envie… recommencer ! » Le message est passé. Rendez-vous la saison prochaine ?