Hommage à Jean Simon
Sensei Jean Simon
tu es arrivé au bout de ce chemin-là et tu as entamé une autre route d’éternité.
Je veux de dire combien nous avons apprécié tes qualités de sérieux, de rigueur et aussi d’honneur et de bienveillance dans ta pratique de notre art martial.
Mon frère Alain Branchi m’avait expliqué le rôle éminent que tu avais joué sans forfanterie dans l’implantation et l’essor du Karaté-Do en Martinique au milieu des années 1960, notamment en faisant venir à tes frais des experts de la Japan Karaté Association dite JKA.
Mais je sais qu’auparavant tu avais pratiqué le judo avec Frantz Charles-Denis dit « Francisco » et Paulo Désiré.
Grâce à toi nous avons connu, par exemple, Sensei Kyoshi Kawakami un guerrier sublime qui nous a formaté à l’esprit du vrai karaté.
Je ne peux manquer de me souvenir que ce pur karatéka dans la tradition nous avait entraînés, mon frère Alain et moi, et accompagnés au tournoi caribéen des frères Paris à Trinidad ou nous avons remporté des titres devant le Premier ministre de l’époque Eric Williams.
Très tôt, tu as fondé le Samouraï Dojo qui a formé des générations de Karatékas, de compétiteurs et de champions dont ton fils David qui continue la pratique. Ce club fut longtemps l’adversaire, amical, loyal et respectueux, de notre Amicale Karaté Shotokan (AKS) avant que d’autres clubs viennent enrichir la famille du Karaté martiniquais.
Il survit à travers les professeurs que tu as formé : Hubert Marie-Joseph, 5ème Dan, du Shotokan Karaté Club lamentinois (SKL) et Eliane Glondu, la seule femme 6ème Dan, de l’Okinawa-Te Tropic Club (OTC).
Tu as pris part importante aussi à la création de la Ligue de Karaté de la Martinique en 1976/1977 à mes côtés et tu en as été de nombreuses années un dirigeant bénévole et assidu comme administrateur, arbitre, membre de la Commission des grades, conseiller sportif, etc.
La Fédération Française de Karaté et disciplines associées t’a élevé au grade de ceinture noire 5ème Dan.
Tu as aussi pris ta participé à l’organisation de nombreux stages d’experts que nous invitions régulièrement pour élever le niveau de notre art et aller toujours plus haut, toujours plus loin : Michio Setoguchi, Egami Mikami, Guy Sauvin, Dominique Valéra, Taïji Kase, etc.
Mais tu savais également, dans ta grande sagesse et humilité, que ce que nous avons appris, souvent dans la souffrance et la douleur, est infiniment plus petit que ce qui nous reste à apprendre.
Là où tu es nous savons que tu continues à arpenter les pentes raides, ardues du Savoir et de la Connaissance et qu’une autre vie plus riche a commencé pour toi.
Adieu frère Jean Simon, adieu et plutôt au revoir.
Adieu Sensei !