Mondiaux – Charlène Odin dans la dernière ligne droite de sa préparation !

Au pied du podium lors de ses premiers championnats du Monde en 2018, Charlène Odin a depuis gagné en expérience grâce notamment à son titre de championne d’Europe acquis quelques mois plus tard à Guadalajara. A Dubai, du 16 au 21 novembre, elle voudra monter sur la boîte et confirmer son rang. Entretien avec sa soeur et coach, Céline Odin, qui l’accompagnera à nouveau lors de cette épreuve internationale.

ENTRETIEN

Céline, comment se déroule la préparation de Charlène ? 

Nous sommes sur des entrainements quotidiens, hormis le mardi où elle coupe avec le karaté. Nous sommes désormais sur les détails, notamment au niveau de l’environnement de l’épreuve : les trajets, la salle, le positionnement des tatamis … on essaye de lui donner un maximum d’informations pour qu’elle soit rassurée. On a donc commencé à lui mettre en place une routine pour qu’elle n’arrive pas en terrain inconnu. Pour le décalage horaire, on a par exemple mis deux semaines pour lui expliquer à quoi cela correspondait et comment ça allait se passer. On doit prendre cela en compte car Charlène prend un traitement à heure fixe donc nous avons déjà tout anticipé avec le neurologue. 

Charlène est suivie par d’autres personnes dans ces dernières semaines ? 

Oui, elle voit un hypnotiseur et une psychologue pour qu’elle puisse appréhender au mieux la compétition. Mine de rien, elle a pas mal de pression sur les épaules avec son titre de championne d’Europe. Au début de la préparation, je n’avais pas remarqué que Charlène se mettait autant la pression. Avec ma mère, nous nous en sommes rendu compte et on a donc mis en place cet accompagnement. L’idée est de permettre à Charlène de gérer ses émotions.

D’un point de vue technique, comment se passe la compétition pour Charlène ? 

Avec son handicap mental, Charlène n’aura qu’un seul kata à présenter. Il faut savoir que c’est très difficile pour Charlène d’apprendre un kata. Il faut à peu près une année pour qu’elle enregistre un kata. Elle doit répéter tous les jours pour que cela rentre. C’est en répétant et en corrigeant que l’on parvient à lui faire mémoriser les choses. Charlène a voulu partir sur un kata long. Le plus délicat a été de faire en sorte qu’elle se repère dans l’espace. C’est un sacré défi de faire un kata long avec la maladie de Charlène mais comme elle l’avait choisit, elle s’est donnée à fond dès le départ … elle nous a épaté ! Comme pour les gestes du quotidien, si Charlène ne les fait pas tous les jours, elle oublie. En kata, c’est pareil … mais on savait qu’elle pouvait le faire. Elle a un sacré mental car même si elle avait des difficultés, elle cherchait à s’améliorer !

Vous êtes restés en contact avec tous les autres membres de l’équipe para-karaté ? 

Oui nous avons un groupe Messenger donc on a continué d’échanger régulièrement par ce biais mais ça a quand même fait du bien de se revoir en présentiel avec toute l’équipe. Nous avons eu un premier stage le 9 septembre dernier où nous étions avec une grosse partie de l’équipe valide en combat, donc Charlène était ravie de revoir tout le monde. Sur le second stage, nous étions avec les jeunes de l’équipe kata. Il y a une super ambiance et Charlène est enchantée à chaque stage « France ». Elle fonctionne beaucoup avec ses sentiments donc elle est reboostée à chaque fois !

Au niveau de l’aspect “compétition”, comment Charlène s’est préparée ? 

Le samedi 23 octobre nous étions sur une épreuve nationale valide à Paris avec tous les athlètes de l’équipe de France para-Karaté pour que chacun puisse réaliser une prestation sous forme de compétition. C’est Ahmed Zemouri, l’entraineur du collectif Para Karaté, qui nous avait proposé cette idée et Charlène est reparti avec plein d’envie. Elle a pu retrouver quelques repères qui étaient importants pour elle dans la perspective des championnats du Monde. 

Prêtes pour un podium à Dubaï ? 

Oui, c’est en tout cas l’objectif que s’est fixé Charlène. Pour la petite histoire, aux championnats du Monde 2018, Charlène avait perdu en demi-finale et en place de trois, à chaque fois contre des Canadiennes. Elle a donc une grosse envie de revanche (sourire) … et d’ailleurs elle a arrêté de manger du sirop d’érable depuis cette compétition (rires). Elle nous a dit l’autre jour qu’elle voulait à nouveau en manger après les mondiaux … pour elle, ça signifie qu’elle est revancharde (rires) !