Les ARTS MARTIAUX VIETNAMIEN
Aujourd’hui, au Vietnam, la plupart des arts martiaux sont représentés, que ce soit le
Taekwondo pour la Corée, le Karaté, le Judo et l’Aïkido pour le Japon, le Wushu pour la Chine…
A côté de ces disciplines, les arts martiaux autochtones sont rassemblés au sein de deux
grandes fédérations :
→ la Fédération des Arts Martiaux Traditionnels du Vietnam (Liên đoàn võ thuật cổ truyền
Việt Nam) qui regroupe un grand nombre de styles anciens
→ et la Fédération de Vovinam Việt Võ Đạo, discipline «contemporaine» créée au milieu du
20e siècle par le maître Nguyên Lộc à partir de savoirs anciens glanés à travers tout le
Vietnam.
Précisons tout d’abord, que les termes exacts, au Vietnam, pour désigner les « arts martiaux » sont
Võ Thuật (ou plus simplement Võ) l’équivalent chinois de Wu Shu, Võ Thuật Cổ Truyền (« art
martial traditionnel »), ou encore Võ Trận Đại Việt (« Tradition martiale des champs de bataille
du Đại Việt »), appellation revendiquée par de nombreuses écoles dont la généalogie, les archives,
les savoirs transmis et les formes de pratique montrent un lien étroit entre l’élaboration de leur
méthode et les réalités de l’affrontement militaire.
Certaines de ces écoles, d’ailleurs, à l’image de l’école Bình Ðịnh Sa Long Cương, se battent pour
conserver, en tant que patrimoine national à protéger, la spécificité et l’authenticité de la pratique du
Võ Trận Đại Việt, en ne retenant sous cette appellation que les enseignements qui appartiennent à la
stricte tradition Việt.
« Art martial » se traduit par Võ Thuật, mais pour différencier les différentes formes de pratiques, on
distingue :
● Võ Tự Vệ : « art de l’auto-défense » ;
● Võ Quyền Thuật : « art de la boxe » ;
● Võ Tự Do : « combat libre » ;
● Võ Vu Thuật : « la magie de l’art martial », pratique démonstrative ;
● Võ Binh Khí : la pratique avec armes ;
● Vật Cổ Truyền : la lutte traditionnelle.
Maintenant, il est aussi habituel de désigner une méthode directement par son nom auquel on peut
éventuellement adjoindre le terme «Võ Phái» (méthode), Môn Phái (école), Quyền (boxe), Quyền
Thuật (art de la boxe), Công Phụ (Kung fu, « maîtrise obtenue par l’entraînement ») ou Đạo (Voie).
Ainsi, parlera-t-on du Sỏn Long Quyền Thuật, du Lam Sơn Võ Đạo, du Hàn Bái Công Phụ, du Thiếu
Lâm Nam Phái, …
Le Võ Cổ Truyền Việt Nam regroupe donc de nombreux styles d’origine vietnamienne ou sinovietnamienne
comme les styles Bình Định, Bắc Ninh, Tây Sơn, Tinh Hoa Võ Đạo, Long Hổ Hội, Thanh
Long Võ Đạo, Lam sơn, Thiếu Lâm Chánh Tông, Thiếu Lâm Nội Quyền… Les écoles de ces différents
styles conservent une grande autonomie, même si des formes techniques communes (Tháo),
empruntées au patrimoine de diverses écoles, ont assez récemment été choisies pour constituer un «
langage commun » lors des grandes rencontres inter-styles.
La Fédération des Arts Martiaux Traditionnels du Vietnam compte environ un million de licenciés
dans tout le pays. Le Vovinam Việt Võ Đạo, qui rappelons-le, est au Vietnam, un style à part entière,
compterait au moins 150 000 adhérents.
Au Vietnam, on a aussi coutume de classer les écoles en fonction de leur implantation
géographique. Ainsi distingue-t-on : le Võ Phái Bắc Hà ou Võ Bắc Ninh, courant rassemblant les
écoles originaires du Nord Vietnam ; le Võ Quảng Bình et le Võ Bình Định au Centre Vietnam ; et enfin
le Võ Phái Nam Bộ du Sud Vietnam.
Une autre classification consiste à différencier : les « écoles anciennes » du Vietnam appelées,
comme nous l’avons vu plus haut Võ Cổ Truyền Việt Nam et Võ Trận Đại Việt ; les « écoles
contemporaines » créées à partir du 20e siècle et qui, bien qu’ayant des racines anciennes, ont fait
l’objet d’une restructuration profonde par leur fondateur ; les écoles créées en dehors du
territoire vietnamien, généralement par des membres de la diaspora vietnamienne mais aussi,
quelque fois, par des Occidentaux ayant été formés à « l’art du combat du Vietnam » (Võ Thuật
Vietnam).
A toutes ces écoles vietnamiennes ou sino-vietnamiennes, s’ajoutent les styles plus proprement
chinois (Võ Phái Gốc Trung Hoa) comme le Châu Gia (Zhou Jia), Nga Mi (E Mei), Vịnh Xuân (Wing
Chun), Thiếu Lâm Hồng Gia (Hung Gar), mais aussi les arts martiaux japonais (Karaté, Aïkido…) ou
coréens.
La FFKDA regroupe actuellement 14 000 pratiquants, répartis dans une vingtaine de styles différents, de factures plus ou moins récentes. On peut y voir entre autres (pratiqués en Guadeloupe) :
- le Vovinam,
- le Thanh Long,
- le Qwan Ki Do.